samedi 14 novembre 2009

Tuboeuf (Rue)

Cette petite rue, situé entre la rue de l'hôtel de ville et la rue Emile Zola, met à l'honneur Mgr Michel de Tuboeuf, aumônier de Louis XIV, évêque de Castres, nommé en 1664.

Né vers 1600, il est "le fils de Simon, avocat au Parlement de Paris et de Marie Talon, frère de Jacques, intendant des finances. Il fut aumônier du roi, abbé de Saint-Urbain (Châlons). Nommé évêque de Saint-Pons, 20 juin 1653 et sacré à la Sorbonne, 12 avril 1654, il éprouva dans son diocèse des oppositions méritées. Transféré à Castres, il fit bâtir un magnifique palais épiscopal. N'osa pas contrarier le roi qui attribuait le collège de Castres aux Jésuites, 1664 ; il n'aurait pas eu autant de déférence pour le pape (in Les évêques et archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801 - par le P. Armand JEAN de la Compagnie de Jésus).

C'est donc à Mgr de Tuboeuf que l'on doit l'évêché, l'actuel hôtel de ville, abritant également le Musée Goya, entre l'Agout et la tour romane Saint Benoît. Il le fit construire en 1669, sur des plans de Jules-Hardouin Mansard. L'ancien évêché était situé "près de la Tour Caudière, dont on voit les vestiges dans la rue des Capitouls" (Castres hier et aujourd'hui - Gaston Rouanet). Il fut inauguré dès 1673. Plus tardifs, les jardins ont quant à eux été conçu par le jardinier du Roi, Le Nôtre.

C'est à cet évêque bâtisseur que l'on doit également la cathédrale Saint Benoît, construite à partir de 1680, à l'emplacement de l'ancien monastère de Saint Benoît, dont il ne restait que des ruines à l'issue des guerres de religion, et dont il ne reste actuellement que le clocher.
Elle fut continuée par son successeur, Mgr de Maupéou, et inaugurée, dans l'état -inachevé- où nous la voyons maintenant, en 1718 par Mgr de Beaujeu (les plans initiaux prévoyaient une nef beaucoup plus grande, jusqu'à l'actuelle rue Gambetta).
"M. de Tuboeuf n'eut pas la satisfaction de voir l'achèvement de cet édifice ; car ayant entrepris un voyage à Paris, (...) il y tomba malade et y mourut le 16 mai 1682" (Biographie castraise - Magloire Raynal, 1835, à lire ici : http://books.google.fr/books?id=OMknAAAAYAAJ&pg=PA494&dq=michel+de+tuboeuf&lr=#v=onepage&q=&f=false).

Avant d'arriver à Castres, Mgr de Tuboeuf fut évêque de Saint Pons de Thomières de 1653 à 1664. On lira ici un récit sur son histoire mouvementée : http://pagesperso-orange.fr/saint-pons-de-thomieres/michel-tuboeuf.html
"Michel Tuboeuf est issu d'une famille de noblesse de robe (son frère Jacques Tuboeuf, intendant des finances du royaume, est Président de la Chambre des Comptes de Paris).

Nommé à l'évêché de Saint-Pons le 20 juin 1653, il succède à Mgr Jean-Jacques de Fleyres.
Mgr Tuboeuf se trouve très vite en opposition avec une partie des habitants de la ville de Saint-Pons et avec le chapitre de la cathédrale, notamment concernant l'administration des biens de l'évêché.
(...) Par ailleurs, Mgr Tuboeuf intente un procès devant le Parlement de Toulouse, aux héritiers de son prédecesseur Mgr Jean-Jacques de Fleyres, parmi lesquels l'archidiacre de Saint-Pons Joseph-Gabriel de Thézan du Poujol. Ce dernier s'associe alors à la famille de Guibbal pour s'opposer à son évêque.
"La discorde s'étend dans la ville. Deux des consuls prennent le parti de l'évêque ; deux autres se déclarent contre lui ...".
Devant cette vive opposition Mgr Tuboeuf est contraint de demander de quitter Saint-Pons et il obtient l'évêché de Castres.
Son départ est mouvementé et il doit encore subir les huées de la population tout le long de son trajet jusqu'à sa sortie du diocèse à Labastide-Rouairoux".

Le récit qu'en fait Magloire Raynal est beaucoup plus discret sur ces péripéties :
Cette modeste rue Tuboeuf pourrait changer de nom, et s'appeler tout simplement rue Mgr Michel de Tuboeuf (1600-1682), évêque de Castres, bâtisseur de l'évêché et de la cathédrale Saint Benoît... Avis au conseil municipal !
A noter que son ancien nom, rue de Brettes (carriera del Forn de Bretas) existe toujours, petite rue perpendiculaire à la rue Tuboeuf. Elle fera l'objet d'un prochain article !
Gilles Duméril, novembre 2009.

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